mercoledì 19 agosto 2015

LETTRE A LA TRES SAINTE VIERGE, de JEAN EUDES


XVII. --LETTRE A LA TRES SAINTE VIERGE

Très auguste Mère de Dieu, très glorieuse Impératrice du ciel et de la terre, prosterné d'esprit
et de coeur aux pieds de votre suprême Majesté, en tout le respect, l'humilité et dévotion de tous les
coeurs qui vous aiment; et désirant que mon esprit, mon entendement, ma mémoire, ma volonté, mon
coeur, ma langue, ma main, ma plume, vous rendent tous les hommages possibles, j'ose, quoique infiniment indigne, prendre la liberté de vous écrire cette lettre, à l'imitation de plusieurs de vos enfants:

Premièrement, pour vous protester, en la face du ciel et de la terre, que je vous reconnais et
honore comme le plus digne Sanctuaire de la très sainte Trinité, comme la très digne Fille du Père
éternel, comme la très chère Mère du Fils, comme l'Épouse très aimée du Saint-Esprit, comme la
très puissante Reine de l'univers, comme ma souveraine Dame, comme ma très honorée Mère, et
comme la plus excellente, la plus relevée, la plus parfaite, la plus sainte, la plus sage, la plus belle,
la plus puissante, la plus libérale, la plus douce, la plus débonnaire, la plus glorieuse, la plus
heureuse, la plus admirable et la plus aimable de toutes les créatures.

Secondement, pour vous offrir tous les respects, tous les services, toutes les vénérations,
toutes les louanges, tous les honneurs et toute la gloire qui est due à toutes vos grandeurs, qui vous
ont été et vous seront à jamais rendues dans tous les siècles passés, présents et à venir.

Troisièmement, pour vous rendre toutes les reconnaissances, toutes les actions de grâces
possibles pour tous les effets innombrables de votre incomparable bonté envers moi et envers toutes
les choses créées.

Quatrièmement, pour vous demander très humblement pardon et vous faire amende honorable
de toutes mes ingratitudes, négligences, et infidélités au regard de vous, et de toutes les injures et
offenses que vous avez reçues de la part des hommes et des démons, et pour vous offrir, en
supplément et réparation, le très aimable Coeur de votre Fils Jésus, tout embrasé d'amour pour
vous, avec tout l'amour et tout l'honneur qui vous a été et sera rendu dans le temps et dans l'éternité.

Cinquièmement, pour vous supplier très humblement, par le très ardent amour que votre Fils
Jésus vous porte, par celui que vous lui portez, et par toutes les bontés de votre Coeur maternel, de m'obtenir de lui le pardon de tous mes péchés, de suppléer à toutes mes offenses envers sa divine Majesté, de détruire en moi tout ce qui lui déplaît, d'y établir parfaitement le règne de son divin amour et de son adorable volonté, de m'associer avec vous dans toute la gloire que vous lui avez rendue en la terre et que vous lui rendrez durant toute l'éternité dans le ciel, de me diriger et conduire, en tout et partout, en la manière qui lui sera la plus agréable, de me faire entièrement selon son Coeur et le vôtre, de me donner la connaissance, si c'est son bon plaisir, du temps auquel il lui plaira de m'attirer à lui, de m'assister à la mort, de m'impétrer de mon Sauveur, que mon dernier soupir soit un acte du pur amour vers lui et vers vous, de recevoir mon âme à la sortie de mon corps, de la présenter à mon Jésus, de la loger dans son Coeur et dans le vôtre, et de la plonger et abîmer et consommer dans cette fournaise ardente du divin amour pour jamais. 

Ce sont les très humbles et très instantes prières que j'ose faire à votre incomparable bénignité, O Mère degrâces, non seulement pour moi, mais pour tous vos enfants, avec lesquels je désire n'avoir qu'un coeur et qu'une âme, pour vivre d'une même vie et mourir d'une même mort en la sainte dilection du très aimable Coeur de Jésus et de Marie, auquel et par lequel je suis, Très auguste Mère de mon Dieu, très douce Reine de mon coeur et très pieuse et bonne Mère de mon âme, 
De votre souveraine Majesté,
Le très humble, très obéissant, très obligé et très cordialement affectionné serviteur en tout,

JEAN EUDES, Prêtre de la Congrégation de Jésus et Marie.

IN MANUS TUAS, DOMINA, 
COMMENDO SPIRITUM MEUM


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